Récit du voyage en Iran en Camping Car et vers l’Inde

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Après avoir éliminé les préjugés un constat de notre voyage en camping car en Iran : ce pays est un étonnement (pour ne pas dire un enchantement) chaque jour et il n'y a pas assez de mot pour tout exprimer. Ma première impression (très très important de lire la seconde): Je croyais passer l'Iran comme j'ai passé la Grèce ou la Turquie, comme si rien n'avait changé , comme si ce pays était comme les autres. Premier contact avec l'Iran. Très très dur. Je ne me supporte pas voilée de la tête aux pieds, mais surtout en temps que femme, je me sens humiliée, privée de tout. Gros coup de cafard et grosse discussion avec Gérard pour savoir quelle suite donner au voyage. Il m'a fallu les 100 premiers km passé dans ce que j'appelle mon "accoutrement" pour fondre en larmes. Je pensais que ce serait pour moi une tenue comme une autre. je rigolais même le jour où j'ai acheté la tenue. Mais c'est plus profond que çà. En temps que femme, je hais tout ce que çà représente. Je déteste cette tenue que je vais devoir porter pendant 20 jours, ces femmes humiliées. Il n'y aurait pas le camion pour m'isoler, je crois que nous serions retourné en Turquie le même jour. C'est décidé ce sera mon premier et dernier jour de voyage dans ce pays. Je n'ai donc pas pu apprécier le site de Kandovan (comme par hasard bondé) où nous avons passé la nuit. C'est ce que tous appelle, la Cappadoce iranienne. Je me sentais mal au milieu des gens, au bord des larmes. Tous ces regards sur moi. Peut être ma couleur, peut être mon "accoutrement", je portais mal le voile ??? bref, très mal à l'aise. Je détestais ces femmes qui subissent cela et les hommes qui leur imposent, n'en parlons pas. Un dégout profond. Je voulais rentrer, incapable de passer une minute de plus voilée. Et surtout une colère... Comme on dit chez nous, la nuit porte conseil. Demain, je vais essayer de passer une journée entouré de ces gens et suivant on verra, je rentrerai en Cote d'ivoire. Tabriz (Ma vraie découverte de l'Iran) Mon premier vrai contact avec l'Iran. En 2 jours, dans la région de Tabriz, tous mes préjugés et a priori ont sauté. Je suis comme un poisson dans l'eau au contact de cette culture. Pour les iraniens, l'Afrique est tout un symbole. Et surtout je découvre que la réalité de l'Iran est bien loin de celle diffusée par les médias. Ca va etre très difficile de décrire ces deux jours passés à Tabriz surtout après le contact violent que j'ai eu hier avec ce pays. Le dégout que j'avais. Je vais m'efforcer d'être la plus claire possible en reprenant chronologiquement le fil de ces deux jours. Après une nuit passée à me demander ce que je fous dans ce pays, le lendemain direction Tabriz (50km de Kandovan). On se rend à l'office du tourisme pour voir les horaires et tarifs avion pour que je quitte le pays. Durant le trajet, j'observe les gens dans la rue, première constatation, je suis beaucoup plus voilée que les iraniennes. Elles s'habillent en jean moulant et pailleté, qu'elles portent sous des tuniques qui leur arrivent mi cuisse. Elles sont chaussées en Haut talons pour la plupart avec les orteils dehors. Un petit foulard noir en général sur la tête, sinon très coloré. Bien sur, il y'en a de complètement invisibles sous leur voile, mais j'ai été très surprise de les voir aussi "dévergondées". Et moi, en long manteau en Jean très lourd, en chaussettes dans ma chaussure fermé et mon gros foulard sur la tête. J'ai lu tellement d'articles "débiles" dans toute la presse française sur la façon stricte de s'habiller que j'ai tout bien suivi à la lettre. alors je ne vous dit pas quand j'ai vu toutes ces femmes hyper maquillées et"Sexy". On arrive à l'office du tourisme et là le responsable Nasser, un homme extrêmement charmant, me demande en rigolant pourquoi je suis si "chargée",en parlant de ma tenue. "Nous ne sommes pas talibans" comme il dit en riant. Il nous indique un magasin où je pourrai trouver un joli haut juste pour cacher les fesses. Quand aux orteils, je peux les montrer. Après avoir fait retoucher le manteau dans le magasin car en bonne africaine j'ai un bassin large, je suis sortie enfin heureuse dans la rue. J'ai aussi remis mes sandales. Direction le bazar. Tous les regards encore une fois braqués sur moi. Tous le monde me pointe du doigt dans la rue. Des femmes m'approchent et timidement me demandent d'où on vient. Et quand on leur dit l'Afrique, c'est un grand sourire. On nous invite à prendre le thé partout. Autre chose "débile" que j'ai aussi lu dans les journaux occidentaux, en Iran il ne faut surtout pas parler aux hommes, ne pas les regarder dans les yeux car çà peut être mal interprété etc. etc....Que du bla bla pour vendre ou passer à la télé française en tant que grand spécialiste de l'Iran. Tant et tant de journalistes sont prêts à tout pour se faire "mousser", pour exister, essayer de sortir de leur médiocrité. Ca peut être vrai dans certaines occasions mais pour ma part en deux jours j'ai tellement serré des mains d'hommes ( ce qui ne se fait pas) heureux de nous voir visiter leur pays et parler de l'Afrique qui représente pour eux tout un symbole. Et partout, on nous offre du thé, on nous invite à diner. Dans le bazar, je cause des "accidents ". Des gens qui trébuchent en me voyant ou alors bouche grande ouverte de surprise. Mais toujours ces sourires et ces questions sur l'Afrique. Cà a été de la folie. En plus ils connaissent la cote d'ivoire de part l'equipe de football mais surtout " Drogba" notre meilleur footballeur qu'ils adorent. Ce joueur nous a ouvert toutes les portes. Et tout à coup je réalise que depuis le premier instant en Iran, au point frontière, les iraniens ont pris soin de moi sans que j'y prête attention tant ma tenue me dégouttait. A la frontière, on m'a même offert l'assurance tout risque durant tout le séjour gratuitement parce que j'étais africaine, alors qu'elle coute 40 dollars. Et ces femmes qui sortent entre elles faire les boutiques, ou manger un morceau le soir. Loin des stéréotypes et de ce qu'on écrit sur elles. Je les vois rire, tenir en public la main de leur mari. Et toute la journée, tous les espaces verts de la ville occupé par les familles qui viennent en pique nique. Et partout c'est rire, jeux... Ce n'est vraiment pas le pays triste et replié sur lui même que je m'attendais à trouver. Et toutes ces femmes qui portent certes le voile mais dont on ressent une telle envie de plaire et qui sont vraiment bien dans leur peau, qui conduisent etc... Vraiment, ça a été une énorme surprise. Surprenantes (Incroyables) Rencontres Et je ne parle pas des rencontres: J'ai rencontré deux frères "sud africains" blancs. Comme ils disent: "c'est bon de se retrouver entre africains", là aussi, une autre image qui saute. Des sud africains blancs (des vrais blonds aux yeux bleus, des afrikaners) qui m'embrassent très heureux de me rencontrer et avec qui on passe de bons moments en allant boire le thé. En 2 jours, on s'est revu au moins 5 fois, et la veille de notre départ, au moment de se quitter grosse accolade et invitation en Afrique du sud. Diner chez Ali ( Professeur d'anglais - un vrai pas un rabatteur- dans un lycée de tabriz qu'il nous a fait visiter) qu'on a rencontré alors qu'on étaient un peu égarés, qui nous a fait faire le tour du bazar "gratuitement" je précise et nous a ouvert les portes d'une mosquée mais aussi du musée des civilisations de tabriz où nous avons fait connaissance avec le Directeur qui nous a donné toujours gratuitement (alors que c'est payant) pleins d'ouvrages, des affiches sur la ville ect...Et toujours le Thé. Ce diner a fini par m'enlever tous les préjugés que j'avais sur la condition des femmes. La femme est Reine en Iran. Leurs maris les adorent et cela passe par des attentions de chaque instant. Elles se font aussi servir, c'est tout le contraire de ce que je pensais. A la maison, elles ne sont pas voilés, bien au contraire. On a ainsi pu assister à la finale de la coupe du monde. Deux journées magiques à Tabriz et un véritable contact avec l'Iran. J'ai même honte de les avoir détesté sans les connaitre. Etant Africaine, je sais pourtant le mal que les médias occidentaux peuvent faire en décrivant les peuples et je me suis quand meme faite avoir. C'est sur, je reviendrai dans ce pays et je conseille à tout le monde de venir en Iran. Les Iraniens au cours des discussions nous ont fait savoir qu'ils souffrent de l'image que l'occident donne d'eux. Tout ne sera peut être pas beau durant notre séjour, mais ces jours à Tabriz suffiront à couvrir les mauvais moments Regard d'une Africaine sur l'Iran Mon premier contact avec l'Iran a été très violent. Avant le voyage pour préparer cette étape, j'avais lu pas mal d'articles sur la façon de se comporter en temps que femme et de s'habiller en Iran. Je pense que j'avais lu ces articles sans vraiment les lire. Tant que je n'étais pas dans le pays, je ne pouvais pas imaginer la façon dont j'allais réagir. Je me suis achetée une longue tunique en Jean qui m'arrive aux orteils, un gros foulard (avec des fleurs bleus quand même!) et j'ai emporté de France des chaussures fermés que je portais avec des chaussettes. Voilà comment j'ai passé le premier jour en Iran. Dès les 100 premiers km, j'ai fondu en larmes. J'ai complètement craqué, ce n'était pas une question d'habillement, c'était plus profond que çà. Au delà de ma tenue, je détestais ce que cet accoutrement représentait pour la femme. Je venais de passer 15j presqu'en short à me soucier de rien et là d'un coup, je ne devais plus: (au dire de ce que j'avais lu) - regarder les hommes dans les yeux, ne pas leur serrer la main - ne pas leur adresser la parole, encore moins leur sourire pour éviter tout malentendu - on ne doit pas voir mes cheveux, ni mes orteils, ni mes coudes... de la folie!!!!! C’est quoi ce pays? Qu'est ce que je suis venue y foutre? Quelle bande de C.. ces hommes!!! Et les femmes, je les ai encore plus détesté que les hommes je crois le premier jour car ce sont elles qui m'ont le plus dévisagées. J'avais envie de vomir, je les ai méprisé. Et aujourd'hui plus que jamais, j'ai très mal de les avoir jugé avant de les côtoyer. En tant qu'africaine, je sais pourtant le mal que peut faire les medias occidentaux quand ils décrivent nos pays, mais je suis tombée en plein dans leur piège. J'ai détesté ce pays et ces habitants dès l'instant où j'y ai mis les pieds sans les observer, ni échanger avec eux. Au début d'écrire ces lignes, je ne voulais plus relater le contact violent que j'ai eu mais juste garder ce qui va suivre, mais c'est très important de comprendre à quel point je les ai détesté pour ensuite comprendre à quel point j'adore ce pays. Je suis africaine, l'hospitalité est très importante dans nos pays, mais je n'ai jamais vu un pays aussi accueillant que l'Iran. Notre hospitalité africaine n'est rien à coté de la leur. Je n'ai pas attendu la fin de notre séjour pour écrire mon regard sur ce pays. Il y'a des cons partout mais ici la gentillesse des gens est tel qu'on oublie très vite ls mauvais moments. D'abord la femme iranienne n'est pas la femme soumise et repliée sur elle même qu'on croit et le pays non plus n'est pas en attente des attaques américaines. C'est un pays qui vit 24h/24. Partout dans les villes que nous avons déjà traversés, le soir les familles sortent, les amoureux main dans la main, les piques nique dans le moindre espaces vert. Et cette tradition de prendre le thé à laquelle on n'a pas échappé. Les femmes portent de plus en plus de petits foulards colorés. Sous leur tunique qui arrive mi-cuisse, elles sont en jean moulant et souvent pailleté. J'en ai même vu en Pantacourt (pantalon qui arrive mi mollet) et leur lunette de soleil (plus Jet set que çà tu meurs). Alors j'ai vite fait de me changer. J'étais plus voilée qu'elle. On a été invité en 2 jours dans deux familles, une pour prendre le thé l'après midi avec des fruits et dans une autre famille à diner. Et à la maison, plus question de voile. La femme était habillé "normalement" mollet à l'air, les bras complètement découvert. Un autre monde!!! Et bien sur, ils m'ont demandé aussi d'enlever mon voile et de me mettre à l'aise. La femme a voulu toucher mes cheveux, manque de pot pour moi, je n'avais pas ma perruque car sous le voile, elle ne me sert à rien. Du coup, j'ai refusé d'ôter mon voile, prétextant une histoire à dormir debout. Pas envie qu'on me voit avec mes petits cheveux coupés court très mal. Eh oui! Je suis même allé jusqu'à refuser d'ôter mon voile alors qu'on me l'autorisait. Je me suis trouvé vraiment con. Alors le soir, invité dans une autre famille, je met ma perruque, manque de pot, la femme est hyper voilé de la tête aux pieds, je vais avoir très chaud avec ma perruque et mon voile. Finalement, on m'a autorisé aussi à oter mon voile. Depuis mon arrivée dans ce pays, je ne fais que serrer la main des hommes dans la rue, qui viennent me demander mon origine et quand je leur dit l'Afrique, c'est grand sourire, invitation à prendre le thé... On m'a fait mon assurance tout risque durant tout mon séjour gratuitement alors qu'elle coute 45 dollars. C'est inimaginable!!!!