l’Iran (1ère partie) Tabriz et l’Inde en Camping Car

Deux obligations DIFFICILES avant l'entrée en IRAN

Vider les coffres de toutes les bouteilles d'alcool et les conserves à base de porc et les laisser à un turc trop heureux,

et un moment encore plus difficile dont je vous parle dans Récit de voyage en camping car en Iran et Fausses idées sur l'Iran
m'habiller dans une tenue qui pour moi est une insulte faite aux femmes.

Pour les bouteilles ne vous moquez pas, Ne riez pas. On ne nous a même pas fouillé à la frontière iranienne.
ils nous ont juste fait ouvrir la porte de la cellule pour voir l'intérieur de notre 'Camion-Bed'

entrée en IRAN

Formalités FRONTIERE TURQUIE / IRAN

Après les formalités rapides pour quitter la Turquie, un grand portail s'ouvre devant vous, et .....
et vous êtes pris en charge par un policier des frontières iranien qui vous souhaite la bienvenue dans son pays
et vous guide le temps qu'on rentre les informations de votre passeport et de votre visa dans un ordinateur.

Quelques hésitations sur ce passeport vert qu'ils voient pour la première fois,
c'est où ce pays? Cote d'ivoire, Ivory Coast ?

Encore une fois, comme en Turquie, à ce point frontière ils n'ont jamais vu ce passeport ivoirien, et ils cherchent, téléphonent.
Sur un bureau, il y a un journal de la coupe du monde avec photo de Zidane. Gérard l'ouvre, le feuillette, et trouve une page sur Drogba
Les iraniens adorent le foot.Gérard leur montre le journal. Didier Drogba You know?
les yeux s'illuminent Saal El Adj (nom de la cote d'ivoire en farci) et là ça y est. Ils savent d'où je viens et c'est "la fête".



Dix minutes, un tampon et on vous guide dans un deuxième bureau (même batiment 20 mètres plus loin)
pour enregistrer le camping car et remplir votre carnet de passages en douanes obligatoire pour rentrer en Iran avec un véhicule..
Trente minutes pendant lesquelles, on vous propose de changer votre argent à la banque (même batiment de l'autre coté du couloir)

Le responsable des douanes nous a posé la question du changement des plaques pour plaques iraniennes.



Une fois le carnet rempli (20 minutes), surtout à discuter, à s'intéresser à la Cote d'Ivoire à parler de Drogba.
le responsable des douanes m'a demandé d'ouvrir le camion.
Je voyais déjà tout à terre en vrac.
En fait il voulait juste montrer l'intérieur du 'camion bed' à un de ses nouveaux collègue qui n'en n'avait jamais vu.
Aucune fouille ! Une poignée de main bienvenue en Iran. Trente minutes en tout et bon voyage.

Comptez vos billets surtout après le change turc si défavorable à l'Euro et attachez vos ceintures.

Un regard à la mapemonde. l'Afrique est bien là, mais des pays ont été oubliés,
mais quand on sait l'amour qu'ils portent à l'Afrique on leur pardonne.

et nous commençons notre visite du Nord ouest de l'Iran: Kandovan la "Cappadoce iranienne"

Ma première impression (très très important de lire la seconde): Je croyais passer l'Iran comme j'ai passé la grèce ou la turquie,
comme si rien n'avait changé.

Il m'a fallu les 100 premiers km passés dans ce que j'appelle mon "accoutrement" pour fondre en larmes.

Je pensais que ce serait pour moi une tenue comme une autre. je rigolais meme le jour où j'ai achété la tenue.
Mais c'est plus profond que çà.
En tant que femme, je hais tout ce que çà represente. Je déteste cette tenue de femme humiliée que je vais devoir porter pendant 20 jours,

Dans ma tête tout était négatif. Il n'y aurait pas le camion pour m'isoler, je crois que jamais je n'aurai visité l'Iran.
Ce sera mon premier et dernier voyage dans ce pays.

Je n'ai donc pas pu apprécier le site de Kandovan (comme par hasard bondé) où nous avons passé la nuit. C'est ce que tous appellent,
la Capadocce iranienne. Je me sentais mal, au bord des larmes, au millieu des gens . Tous ces regards sur moi.
Je m'interrogeais. Peut etre ma couleur, peut etre mon "accoutrement", je portais mal le voile....?
bref, très mal à l'aise. Je detestais ces femmes qui subissent cela
et les hommes n'en parlons pas. Un dégout profond. Je voulais rentrer, incapable de passer une minute de plus voilée. Et surtout une colère...

Comme on dit chez nous, la nuit porte conseil. Demain, je vais essayer de passer une journée entourée de ces gens
et suivant on verra, je rentrerai en Cote d'ivoire....

Et nous voilà partis pour un premier Bivouac au bord d'un lac, entouré de centaines de familles iraniennes folles de Pic Nic tous les vendredis.

Un premier contact plein de petits gestes (timides) pour nous dire un bonjour.

et au petit matin on s'est réveillés tout seul au bord du lac. Des centaines de personnes reparties la nuit
et pas un détritut comme sur les aires incroyablement sales de Grèce et de Turquie.

Ce matin l'ambiance est lourde dans notre camping car. Déjà hier j'ai "pété les plombs" de me voir habillée comme ça.
Je me sens humiliée ! Après discussion, on décide d'arriver dans une grande ville et on prendra une décision.
En tout cas pas question que je continue le voyage en Iran.
Et tous ces conseils de la presse occidentale : Ne pas regarder les hommes, baisser les yeux en leur présence, ne pas leur serrer la main,
ne pas intervenir dans une discussion en présence d'hommes ........ ça va être invivable !

Nos premiers embouteillages, les iraniens au volant (de la folie en ville)
Dans Tabriz je cherche l'office du tourisme pour me renseigner sur les billets d'avion pour vite quitter ce pays.

c'est Nasser qui nous reçoit. Il est le responsable de l'office du tourisme et à peine avons nous fait les présentations,
qu'il me demande pourquoi je suis habillée comme ça? Comment ça, qu'est ce qu'il veut dire ?
- Marie, on n'est pas chez les Talibans.
Comme une idiote, j'ai lu plein d'articles de journaux français avant de venir en Iran et je me suis faite piéger.
leurs articles étaient une caricature de la société iranienne.

Sur les conseils de Nasser, je cours acheter de nouveaux vêtements pour me sentir à l'aise et en "conformité vestimentaire iranienne"
lire : Récit du voyage en Iran

et je peux enfin profiter de la gentillesse des iraniens et de la beauté du marché couvert de Tabriz.

Une halte repas avec des hommes

Mon dieu ! quelle folie ! quelle insulte à la tradition iranienne ! écriraient tous ces "journalistes spécialistes" de l'Iran
qui en sont réduits à caricaturer, on dira même inventer pour ne pas dire mentir, pour exister professionnellement.

et puis on a repris la visite

rencontré plein de gens surpris de me voir et qui venaient vite me saluer,

et on en a pris plein les yeux.


Toute cette journée, les iraniens et iraniennes nous abordaient,  voulaient savoir d'où on venait, comment c'était chez nous
et surtout chaque fois la question la plus émouvante
- est ce que l'Iran vous plait, est ce que les gens sont gentils avec vous, aucun problème ?
et surtout - Merci de venir visiter notre pays.

Le Merci d'un peuple montré du doigt comme malfaisant et qui n'a que l'accueil comme nulle part ailleurs à vous offrir pour se défendre

et comme dit gérard
- c'est bien le premier endroit au monde ou je ne vois jamais personne faire allusion à ta couleur ni par les mots ni par les attitudes
à part le premier l'effet de surprise pour certains.
Ici loin du racisme c'est l'ouverture de toutes les portes. Tu peux dire à tes 'frères' que nulle part ailleurs il seront mieux reçu.

Et tous les jours que nous sommes restés à Tabriz, nous avons bivouaqué dans le superbe Pac El Goli
en compagnie de tant et tant d'iraniens pour qui le camping et le picnic sont une tradition.

et chaque soir nous y mangions dans les petites 'guinguettes' ou invités à piqueniquer avec des familles iraniennes.



Puis nous avons repris la route vers l'Iran de l'est et Ispahan en camping car

Lire également : Conseils formalites et securite voyage en Iran en camping car

 

L’entrée en Iran en camping car malgré quelques désagréments avec mon passeport se passe très bien, mais après quelques kilomètres, je craque d’être affublée de la « tenue réglementaire imposée aux femmes » et j’envisage de terminer de suite mon voyage en Iran et de repartir en avion. La nuit porte conseil et arrivée à Tabriz, je refais ma garde robe type ‘taliban’ que conseillent (le plus connement du monde) les journalistes occidentaux spécialistes de l’Iran et je découvre enfin un peuple iranien exceptionnel et le fabuleux marché couvert de Tabriz