Conseils Techniques Traversée du Ladakh en Camping Car

Route Srinagar - Leh - Manali en Camping Car au Ladakh



D'Amritsar nous avons roulé vers Pathankot, puis vers Jammu. A moitié trajet de Jammu après le poste de péage, nous avons quitté
la route principale pour la direction d'Udhampur. De suite les paysages deviennent beaucoup plus beaux. La route est étroite
mais on se croise facilement. La plus grosse difficulté se passe au début. Un très long gué (ou mare boueuse) de 20 à 40 cm de profondeur
(mois de juillet) Un tracteur avec long cable attend à l'entrée. Le conducteur de cette 'dépanneuse' nous a vu arriver avec le sourire,
mais a été déçu de nous voir passer tranquille. (je ne peux donc vous donner le tarif du remorquage)
Après la route plus ou moins dégradée reste facile et passe à travers des gorges magnifiques.

Au barrage de police à l'entrée de Mansar vous découvrez un grand lac.
Au culot gérard à demandé si on pouvait se garer dans le parking de la police juste au bord du lac. Un grand sourire du responsable 'Why not ?'
et on s'est installés. Petit restaurant juste à côté et le matin réveil par les policiers qui nous ont porté thé au lait avec beignets.
Si nécessaire pour récupérer de la fatigue on peut y rester se reposer. ballades au bord du lac, et même pédalo.
Nous avons ensuite repris la route vers Srinagar (lire Srinagar en fin de page Cachemire en Camping Car)



A 18h30, un peu dépités et écoeurés de cette après midi particulière, à Srinagar, après avoir fait le plein de gas oil
(vous n'en retrouverez pas jusqu'à Kargil) nous avons pris la route de LEH.
(dans Srinagar les panneaux indiquent deux routes prendre Leh/Kargil)
20 km environ après avoir quitté la ville nous avons voulu nous garer à la sortie d'un pont avant la nuit. Les militaires ont de suite refusé,
mais nous ont conseillé de continuer 2 km jusqu'au poste de police. Là nous avons pu nous garer sur leur parking, et une heure après
le commandant de la grosse caserne proche est venu nous chercher pour nous inviter à manger. Le lendemain matin interdit de reprendre
la route avant 7h30 et le passage des forces de sécurité.

De Yatre à Sonamarg, la route est facile et les paysages superbes (les alpes multiplié par...) avec des rizières,
plein de villages, et un contact facile et agréable avec la population.



A Sonamarg, beau village qui a été très touristique (avant les évènements) possibilité de ballades à cheval vers glaciers
et surtout pour nous dernier ravitaillement.



A la sortie du village un barrage militaire qui semble ennuyé de nous laisser passer.
Quelques kilomètres après un camion 4X4 de l'armée nous double en force, et ralentit pour nous attendre sans qu'on comprenne vraiment
et nous ouvre la 'route'. (plus tard nous apprendrons que sur cette portion de 8km on ne roule qu'en convoi).



Le Lonely Planet que nous n'avons lu qu'après, prévient : interdit aux trouillards, piste sur une seule voie avec précipices incroyables.
Effectivement c'est la plus grosse peur du voyage. Impossible à décrire vraiment .

Jamais Gérard n'avait vu ça même en amérique latine où il pensait avoir connu le pire. Pour ce qui est du véhicule,
on roule sur des petits cailloux, juste la largeur d'un camion,
et quelques endroits pour se croiser où il vaut mieux se trouver côté montagne que précipice (lire : attitude des camionneurs ci-dessous)
Après que le camion de l'armée nous ait laissé, la piste s'est élargie pour monter tranquille (très beaux paysages) jusqu'au col de Zoji-La.

Ci-dessous les panneaux indicateurs qui rassurent sur la distance parcourue

Nous pensions rester sur le grand parking au sommet du col de Zoji-La, le check point était d'accord. Malheureusement, après trois heures,
un gradé est arrivé en jeep pour nous dire que c'était zone militaire et trop dangereux. Nous sommes donc repartis jusqu'à un autre parking
dans un coin superbe.
Un peu après une patrouille militaire .... Agacés mais pas découragés nous avons continué pensant s'arrêter à la nuit dans un bon coin
mais quelques KM avant Drass la police militaire nous a arrêté pour nous annoncer très ennuyés que nous allions être obligés de dormir
dans le camp parce que la route était fermée toute la nuit pour grandes manoeuvres.



D'interdits 'Military Area' comme ils disent nous étions obligés 'Military Area'
et comme chaque fois, 'si vous avez besoin de quoi que ce soit', et pour manger nous avons le mess....

Jusqu'à Lamayuru, des paysages extraordinaires avec oasis, jolis villages, populations agréables pas poluées par les touristes,
mais toujours grosse présence militaire
et souvent attentes sur la route (piste) que les buldozers remettent en état.



A partir de Kargil (seul ravitaillement gasoil depuis Srinagar)



les populations et les villages deviennent boudhistes. Super !
De Lamayuru à Kalsi, toujours beau et agréable.



Après c'est la déception. Des sortes de paysages désertiques sans plus aucune oasis et les si beaux torrents furieux
larges de 20 à parfois 50 mètres sont remplacés par une rivière boueuse, et la capitale Leh ....Lehde !(laide)



Seul avantage 5O km de part et d'autre de Leh, route impeccable, casernes militaires décontractées et on peut bivouaquer où on veut.

Pour information je pense que toute cette première portion est réalisable par un camping car normal
ayant quand même une garde au sol équivalente à un fourgon et un porte à faux arrière 'modéré'.

Route Leh - Manali en Camping Car

Ships Lays ce sera pendant les 434 km de piste Leh/Manali notre seule alimentation !
mais franchement c'est les meilleurs qu'on ait trouvé.(pub gratuite)

Après Leh, nous avons bivouaqué à Upshi. Juste après le poste de péage, près du pont car le lendemain grosse étape.
En quiitant ce bivouac on imaginait pas vraiment la difficulté de l'étape.

Les véhicules qui circulent sur cette route comme en amérique du sud dans la cordillère,sont adaptés à la très haute altitude.
Les véhicules 'européens'. Ben on a fait avec
.

Jusqu'à 4500 mètres d'altitude notre petit camion a très bien fonctionné, et puis passé cette altitude...

Un nuage de fumée blanche s'échappait de l'échappement, le moteur s'étouffait, on a vu le moment où on abandonnait.
Gérard a d'abord enlevé le cache filtre à air ça allait un peu mieux. (enlever le filtre à air n'apportait pas de mieux et avec la poussière...)

Puis il a trouvé la solution. Ne jamais descendre le régime moteur en dessous de 3000 tours et toujours laisser le moteur en 'charge'.
Dès qu'on s'arrêtait pour croiser un camion le nuage blanc du gasoil non consommé nous entourait, le moteur semblait tourner sur un seul cylindre,
et à nouveau galère.
Passé le col Taglang La 5328 mètres qui n'a aucun intérêt visuel.

Nous sommes redescendus à Pang. Un soit disant superbe village décrit par nos baroudeurs allemands
ce qui a fini de nous convaincre que ces 'Baroudeurs'
n'avaient jamais fait ce parcours. En fait Pang ce sont cinq toiles de tente, un check point militaire, et rien à voir.



On s'est quand même arrêtés pour se reposer de la montée du col, et pendant qu'on faisait la sieste quelqu'un à frappé à la porte de notre camion.

- "Bonjour je m'appelle Nicolas. Je suis moitié Hollandais, moitié suisse. je suis avec mon copain, là, dans le fourgon mercedes.
Aux Check points on m'a dit qu'on se suivait. qu'on faisait la même route. A part nous il y aurait aussi un couple d'espagnols avec un fourgon toyota."

La situation était cocasse. Nicolas (un gars qui a l'air vraiment chouet) était éxubérant tandis que son copain qui conduisait tenait
encore le volant comme s'il était au bord d'un précipice, les yeux grands ouverts, sans un mot. Après, Nicolas a expliqué.
Le mercedes n'avait plus assez de puissance pour monter les derniers kilomètres des 5328
mètres du col et contrairement à notre petit camion équipé boite courte, pont court, même leur première était trop longue. Alors ...

- "On a fini de monter le col en marche arrière. Elle est plus courte que la première." Après ils nous ont quitté et on s'est promis de se revoir.

Dans l'après midi, j'ai souffert de l'altitude. Impossible de parler, de manger, tout juste la force de respirer en restant assise,
alors Gérard habitué aux très hautes altitudes a décidé de reprendre la piste pour ne pas prendre le risque
que je souffre d'une embollie pulmonaire ou cérébrale .

On a passé encore un col à 5060 mètres, on est redescendu de près de 1000 mètres et on a repassé un autre col à 4950 mètres
et 20 km avant Sarchu on s'est enfin trouvé un bon bivouac au bord de la rivière à 4201 mètres d'altitude ou j'ai pu dormir normalement,
dans des paysages 'désespérants' après ce que nous avions rencontré entre Srinagar et Leh.



On croyait avoir passé le plus dur mais la Rothang Pass a été un des moments les plus difficiles et périlleux
du fait de l'attitude des camionneurs indiens. A trop se réincarner c'est un peu comme la consanguinité ça rend profondément débile .
Le plus terrible c'est qu'ils ne nous offraient pas un régime particulier, ils sont tout autant 'tueurs' entre eux
et les passages de gués à cette époque de l'année étaient terribles.



Toujours profondément déçus par cette partie du circuit (Srinagar / Kargil nous ayant émerveillé) Pas de village, pas d'oasis,
une caravane de chevaux en 434 km,
des caravanes de véhicules transportant des touristes endormis pour la plupart tant ils semblaient s'ennuyer de ce parcours.



On a encore fait un bivouac auprès d'un torrent 8km avant Koskar, en rêvant de s'arrêter quelques jours à Keylong.
Puis la désillusion Manali. Là encore pas notre truc. En 2006 quand nous avons passé une journée à Manali,
80% des touristes rencontrés étaient là pour la drogue.
On a encore fait 20 km vers Kulu et dans un virage, un des trois grands monastères tibétains en Inde.
On y est resté 5 jours pour se reposer.


Pour information je pense que toute cette deuxième portion de Leh à Manali n'est pas vraiment réalisable par un camping car (cellule) normal
Seuls les fourgons, ou des véhicules un peu comme notre camion semblent vraiment adaptés.
Les passages de gué sont très fréquents, une garde au sol inférieure à 20cm arracherait tout se qui dépasse,
et un gros porte à faux serait un handicap terrible
.


ROUTE / PISTE

Quand il y a du goudron : Les 'nids de poule' se suivent tous les 10/15 mètres. En fait de 'nids de poule' cela peut aller du simple trou 20cm
de diamètre, 10/15 cm de profondeur à un trou de 1 à 2 mètres de diamètre, 20/30 cm et parfois plus de profondeur.
On peut rarement reprendre vraiment de la vitesse entre deux 'nids de poule'

Quand le goudron est bon, (quelques rares portions), on se retrouve de suite en situation de 'rodéo'. le véhicule saute en l'air,
retombe souvent en talonnant la suspension et on ne peut guère rouler à plus de 30 km si on ne veut pas mettre en péril le véhicule.
Dans tous les cas les routes goudronnées sont à une voie / double sens.

Dans la partie Leh/Manali, il n'y a pas de goudron c'est très cassant et pénible pour les nerfs de la peur de casser quelque chose
et surtout de l'attitude des camionneurs et très nombreux passages de gués et si le temps se gate, le brouillard et la piste détrempée
sont un nouveau risque de glissade vers les ravins.

Attitude de la Police au Ladakh

Le contact est totalement différend. Que ce soit à Mansar ou à Yatre, l'accueil et les conseils sont exceptionnels.



Attitude des Camionneurs au Ladakh

Comme dit Gérard on peut pas comprendre, parce que eux ils sont sûrs d'être réincarnés. Et souvent il ajoute.

A trop se réincarner en camionneur, c'est un peu comme la consanguinité ça rend profondément débile et à 4/5000 mètres d'altitude
4 mois par an t'es mal alimenté en oxygene et franchement ça aide pas.
A part les alentours de Leh, sur aucune partie de tout ce parcours on ne peut se croiser.
Chaque fois il faut qu'un des véhicules se gare et que l'autre passe au pas.



Il y a des emplacements tous les trois/cinq cent mètres environ pour qu'un véhicule se gare, mais jamais l'indien ne se gare
en voyant un véhicule arriver en face
(il pratique pareil à longueur d'année même avec ses collègues). Toujours il s'avance et tout le monde est bloqué.
Commence alors l'intimidation pour savoir lequel reculera. Situation débile qui peut durer 10 minutes et bloquer toute la circulation.

Gérard avait donc pris le parti de s'arrêter systématiquement à l'approche d'un camion croiseur.



Autre particularité.En Inde on circule à gauche, mais lorsque le précipice était de leur coté, la plupart des camionneurs
se garaient à droite (sans trop) coté montagne
et à vous de prendre les risques. Comme gérard s'arrêtait systématiquement, il à décidé de faire comme eux, avec un grand sourire innocent
et alors les indiens ils apréciaient pas du tout qu'on fasse comme eux, mais au moins on évitait de 's'user les nerfs'.

Autre particularité, le camionneur indien se gare toujours sur le goudron pour manger, faire la sieste, .....
et comme il n'y a qu'une voie, à ceux qui croisent ou doublent, la piste, les cailloux, la boue et les ornières.

Attitude des Bus au Ladakh

C'est le même mépris de l'autre, la même indifférence à tout ce qui les entoure, multiplié par deux peut être même par dix pour certains.
Notre feuilleton préféré c'était de voir un ou mieux plusieurs camions et un bus se croiser. Un grand moment de connerie !



Les petits vehicules transportant des touristes (ressemblant à des 4X4 mercedes blancs) On ne les rencontre
que sur le parcours Manali / Leh ce qui n'aide pas à aimer cette partie du parcours. Ils tentent de parcourir les 434km en 14 heures
ce qui est un exploit. Alors ils sont prêts à tout et heureusement que la plupart des touristes
dorment à l'intérieur des véhicules, encore que pour certains qui se réveillent c'est plus dur, à voir les traces de vomis sur les portières.



Leur technique. l'intimidation systématique. Ils foncent droit face à vous. Gérard avait pris la technique des camionneurs
et des bus qui ne bougent pas du goudron. Au dernier moment ils mordent sur la piste. Impressionnant au début.

Attitude des Convois de l'armée au Ladakh

jusqu'à 30 véhicules qui se suivent. et on en rencontre souvent. Garez vous au bon endroit avant de les croiser au bord d'un précipice, et patience.

Attitude de l'armée au Ladakh



Je ne peux pas assimiler l'attitude des militaires sur tout ce parcours à celle de ceux de Srinagar.
Ils nous ont aidé sans qu'on s'en rende vraiment compte au début à Sonamarg.

Ils étaient vraiment 'à cran' dans la première partie du parcours. Autant les simples militaires nous autorisaient tous les campements
qu'on souhaitait, autant dès qu'un gradé l'apprenait c'était 'Forbiden, Military Area'

Le plus terrible c'est que les plus beaux bivouacs de Srinagar à Kargil sont des zones militaires et partout 'No Photo'

Les "BAROUDEURS" au Ladakh

Vous n'avez pas les moyens de voyager autour du monde en 4x4. Gardez le moral vous pouvez réaliser votre rêve de faire le même voyage
que nous au Ladakh !!! Ne vous fiez pas à toutes ces revues, forums, sites internet spécialisés 4x4 et land rover qui vous feraient croire
que sans un land vous ne pouvez envisager un voyage lointain. Un bon fourgon même somairement aménagé (de préférence propulsion)
et l'envie de partir, semblent la meilleure solution.

Sur tout ce parcours pour en avoir discuté avec policiers et militaires des check points,
et lu les registres tous les 30 à 40 km où on inscrit tous les renseignements de son véhicule, (Marque - N° minéralogique - Nationalité passagers..)
on a constaté qu'aucun land rover 'baroudeurs' n'avait fait ce parcours depuis des années. Un seul Unimog réferencé.

Landistes ne ralez pas ! c'est une réalité et en plus je peux donner mon avis puisque j'ai un Range Classic